Le spiritueux préféré des québécois n’est peut-être pas celui que vous pensez
Les Québécois raffolent du gin, mais semblerait-il que c’est plutôt la liqueur qui serait la catégorie de spiritueux la plus populaire. Surpris de l’apprendre ? Nous aussi !
Au cours des dernières années, les Québécois sont devenus de grands amateurs de gin, et ce n’est pas peu dire. Même si au Québec on boit moins de spiritueux que les autres provinces canadiennes, notre amour pour l’alcool aromatisé à la baie de genièvre nous place en tête de peloton pour la consommation de gin au pays. En 2018 seulement, la SAQ a vendu 3,2 millions de litres de gin dans ses succursales, dont plus de 700 000 litres de gin produits par des distilleries québécoises.*
Les ventes de liqueurs surpassent celles du gin
Même si l’engouement pour le gin est indéniable, selon le rapport annuel 2020-2021 de la SAQ , ce sont les liqueurs qui enregistrent le plus haut volume de vente annuellement **. Cette catégorie somme toute assez large rassemble les spiritueux qui sont d’ordre général plus faible en alcool et plus sucrés. On peut penser aux liqueurs de fruits, aux amarettos, aux boissons à la crème, aux limoncellos, etc. La liste des produits qui entrent dans cette catégorie est plutôt exhaustive, et c’est peut-être ce qui explique que sa popularité dépasse celle du gin.
« Il existe désormais une version locale pour presque tous les alcools connus dans le monde »
Les adeptes de produits d’ici peuvent se réjouir puisque cette catégorie n’échappe pas à la créativité de nos artisans. D’ailleurs, au cours des deux dernières années, nous avons vu apparaître sur les tablettes de la SAQ une multitude de liqueurs passant des boissons à la crème, à la liqueur de fleur de sureau. Il existe désormais une version locale pour presque tous les alcools connus dans le monde. On peut remplir son minibar uniquement avec des bouteilles québécoises et de ne manquer de rien (ou presque!).
Dans le cadre de la websérie Ici Comme Nulle Part Ailleurs, disponible sur notre site, Enrico Bouchard copropriétaire de la distillerie Menaud, nous explique qu’il se laisse guider par ce qui pousse dans la région de Charlevoix quand vient le temps de créer un nouveau produit. Lorsque ses cueilleurs sont arrivés avec du génépi sauvage, une plante aromatique qui pousse généralement en altitude, il n’y avait pas d’autres options pour lui que de l’utiliser pour façonner une version locale du Génépi, une liqueur de plante emblématique des Alpes françaises.
Visionnez l’épisode Menaud pour en savoir plus
Les liqueurs font rayonner notre terroir
Les différentes plantes et la multitude de fruits qui poussent partout dans la province inspirent les microdistillateurs québécois à créer des produits uniques et propres à notre identité. C’est un peu le même rôle que les aromates de la forêt boréale jouent dans l’élaboration des gins locaux. Ces liqueurs, parfois à saveur de camerise ou de thé de labrador n’ont pas nécessairement de pendant international, et c’est ce qui les rend d’autant plus intéressantes.
« En proposant des produits inspirés par notre terroir, les artisans nous permettent de découvrir et de savourer toutes les richesses du Québec dans nos cocktails. »
C’est la philosophie que partagent plusieurs distillateurs que nous avons rencontrés dans le cadre de Ici Comme Nulle Part Ailleurs. Comme l’expliquent Pascal et Fernando dans l’épisode dédié à la distillerie Les Subversifs, l’idée de la crème de menthe d’Isabelle et du Réduit de Léo était de remettre au goût du jour des produits qui font partie de l’imaginaire québécois. En utilisant de la menthe biologique locale ou encore en ajoutant du réduit d’érable dans leur gin, ils réinventent les traditions.
De son côté, la jeune entrepreneure Catherine Blier de la distillerie Vent du Nord à Baie-Comeau s’est donné pour mission de faire rayonner les petits fruits et les plantes qu’on retrouve sur la Côte-Nord. Sa nouvelle liqueur Églantine à base d’églantier et de myrique baumier est une façon pour elle de faire découvrir sa région d’accueil au reste du Québec.
Dans mon nouveau livre Boire le Québec, vous trouverez 60 recettes de cocktail 100 % locales pour tirer le meilleur de vos alcools préférés.
Savourer les liqueurs
Les liqueurs se dégustent très bien seules sur glace en guise de digestif ou encore en cocktail. Si vous ne savez pas par où commencer, allez-y d’abord avec des recettes classiques dans lesquelles vous pourrez changer la liqueur pour sa version locale, à titre d’exemple l’amaretto québécois Miele pourrait très bien remplacer le Disaronno italien. Si vous êtes plus aventureux, vous pouvez pousser l’exercice encore plus loin en troquant, disons, une crème de cassis française par une liqueur de baie d’aronia. Ces petites expérimentations vous permettront de devenir plus familier avec vos bouteilles et éventuellement être à l’aise de créer des recettes de toute pièce.
Sinon, il y a toujours notre site web où vous pouvez trouver des centaines de suggestions à base de liqueurs.